lundi 9 mars 2015

La Cour de Lise à Willgotheim: des étoiles plein les yeux!

Jean Paul BOSSEE nous accueille à bras ouverts dans son restaurant situé en plein cœur d'un petit village alsacien: Willgotheim ( La Cour de Lise - 26 rue principale - 67370 Willgotheim (http://www.lacourdelise.fr/)).

Une porte en bois nous conduit directement dans une magnifique cour hétéroclite qui doit révéler tous ses charmes au printemps lorsque les fleurs sont de sortie. 

Impossible de manquer les distinctions à l'entrée, elles sont nombreuses, le lieu est connu et reconnu.

La rumeur dit que Jean-Paul BOSSEE, ancien chef étoilé, refuse les étoiles pour garder son indépendance... Cela ne l'empêche visiblement pas de briller.





La salle du restaurant n'est pas très grande mais l'espace est optimisé.  

Une grande table pour 13 nous attend, sobrement dressée.





Menu unique d'anniversaire pour tout le monde mais tout d'abord, pour bien débuter ce repas de fête : l'apéritif. 
                        
Je suis la suggestion de la serveuse pour commencer : un crémant au sirop de cerise. Très peu sucré et très frais. C'est ce qu'elle m'avait annoncé et elle a vu juste. On ne sent néanmoins pas trop le goût de la cerise, il faut vraiment faire preuve d'imagination.




En amuse bouche, nous sommes entre la terrine mi-cuite et le pressé mi-cuit au foie gras, avec des baies roses,  disposé en tranches généreuses sur des toasts de pain grillé et moelleux.  




Les produits sont de qualité et le tout est fait maison, cela va sans dire.  

C'est délicieux et juste assez pour commencer.

Le menu se compose de 3 entrées, d'un plat et d'un dessert.

La première entrée arrive : une tranche de foie gras, accompagnée de gelée de madère et d'un chutney d'oranges aux épices de Noël, à savoir, cannelle, girofle, cardamome et une touche de gingembre.  




Le foie gras est goûteux et savoureux. On sent le produit du terroir travaillé avec passion loin de la fabrication industrielle.  

Il est, bien entendu, également fait maison. 

Il s'agit là d'une entrée traditionnelle, épurée mais à laquelle il ne manque pourtant rien. 

Le foie gras et la gelée de madère auraient peut être fait grise mine, seuls, mais le chutney d'oranges est une vraie merveille.

J'étais dubitative, dans un premier temps, concernant ce chutney d'oranges, acidulé et fort en goût. 

Mais, finalement, le mariage du foie gras et du chutney libère des arômes intéressants auxquels on ne s'attend pas forcément.  

Les épices de Noël dans le chutney c'est osé mais le pari est gagné!               

Pour accompagner le tout, un Gewürztraminer « Cuvée Privilège » de 2009 Domaine Heydmann à Nordheim, un vrai bijoux. 

Fruité, frais et légèrement sucré, c'est le vin idéal pour cette entrée.  (Petit clin d'oeil à celui qui l'a choisi!)

C'est un vin gouleyant, dont on ne se lasse pas.



La deuxième entrée est celle que j'ai le plus appréciée : soufflé aux champignons accompagné de beurre blanc. 

Le beurre blanc accompagne d'habitude plus les poissons mais à nouveau l'association est bien pensée. On sent le beurre et le vin blanc, le tout bien dosé. 

Ce que j'ai préféré c'est la texture de ce soufflé qui avait pourtant la texture de tout...sauf d'un soufflé. Dans le doute, je vais penser qu'il y a eu un changement imprévu sur la carte.

Je dirais en effet que ce "soufflé" avait plus la texture d'un flan mais cela n'a pas été pour me déplaire.  

Crémeux et généreux en goût,  ce "soufflé" avait vraiment le bon goût des champignons fraîchement cueillis. 

Sur ce "soufflé" une girolle bien croquante, dont la texture vient trancher avec le côté mou du plat. 




La 3ème entrée ne tarde pas : noix de Saint Jacques poêlées sur une quenelle de purée fait maison.

Les noix de Saint Jacques (2) sont cuites comme il faut.

Elles ne sont ni sèches ni crues.

Elles sont pourtant plutôt fines, la cuisson est donc encore plus difficile à maîtriser.

La purée quant à elle a le goût de pomme de terre. Cela peut paraître idiot mais souvent on sent plus le lait et le beurre que la pomme de terre ce qui n'est pas le cas ici et c'est tant mieux.

Une émulsion de champignons lie le tout. Cela fait beaucoup de champignons, mais le rappel n'est pas dérangeant.



Après ces 3 entrées copieuses et des estomacs déjà presque pleins, place au plat principal : filet mignon de veau, sauce aux morilles. (Un champignon, encore!)

Des légumes croquants (carotte violette, carotte, 1 lamelle de betterave blanche, 1 rondelle de courgette, deux tomates cerises piquées sur un cure-dent) accompagnent une viande rosée et tendre, surplombée de deux petites morilles, un régal.

Personnellement, quelques morilles de plus auraient été les bienvenues, mais arrivé à un tel degré de perfection, on ne va pas trop chipoter non plus...

Les fameuses Spaetzle, nouilles alsaciennes, sont fermes et...trop rares dans mon assiette, là par contre, il faut le relever, on en aurait bien mangé un peu plus.



Pour accompagner le plat, un pinot noir Jean Siegler 2012. J'ai trouvé ce vin austère, pâteux et surtout, beaucoup trop frais. Personnellement je ne l'ai pas apprécié. Il en aurait certainement été autrement si le vin avait reposé plus longtemps avant d'être servi et si la serveuse avait évité de mélanger le vin de deux bouteilles différentes.



Dernière étape de notre repas gastronomique déjà bien trop copieux, le dessert.

Une meringue au pralin, tartinée d'une couche généreuse de crème de marrons, deux boules de glaces (vanille et noisette), de la crème fouettée dans laquelle se cache une petite meringue blanche cette fois-ci et, sur le côté du caramel liquide. Le dessert était annoncé avec un sorbet poire sur la carte mais il y a vraisemblablement eu un changement de dernière minute.

J'ai trouvé ce dessert bon, mais trop de goûts différents étaient associés : la crème de marrons, les glaces, le caramel, cela faisait en effet trop de choses en une fois, surtout que la crème de marrons, très sucrée, a le désavantage d'être très bourrative.

La meringue, ferme et croquante a donné un côté aérien au tout.



En conclusion, la Cour de Lise est un restaurant dans lequel il faut incontestablement s'arrêter. 

Le personnel est à l'écoute et la patronne a même pris le temps de nous faire un rappel historique en nous présentant sa boutique.

Si le chef refuse effectivement les étoiles, il nous en met plein les yeux!



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